Longue vie à l'amitié franco-allemande !

Une quarantaine d’habitants de Rosenheim sont venu partager une semaine de loisirs et d’échanges avec des Briançonnais.

Publié le 21.08.2019

 

C’est devenu un rendez-vous rituel. Tous les deux ans, des citoyens de Rosenheim viennent dans le Briançonnais dans le cadre du jumelage qui unit les deux villes depuis 45 ans.
 
 

Cérémonie de bienvenue

Arrivés lundi 19 août au CIPPA, où ils sont hébergés, nos amis bavarois ont été accueillis ce mardi 20 août 2019 par des élus de Briançon lors d’une réception de bienvenue organisée en mairie. « Les relations entre la France et l’Allemagne n’ont pas toujours été simples, a fait observer Jacques Jalade, adjoint aux cérémonies. Mais ça, c’est du passé. Depuis près de cinq décennies, grâce au jumelage Rosenheim-Briançon, nous tissons des liens étroits. Et comme les cadeaux entretiennent l’amitié, nous sommes heureux de vous en offrir quelques-uns. »

 

 

Des activités à foison

A l’issue d’échanges de présents, les convives ont partagé un buffet champêtre, ponctué de discussions bilingues. Le ventre plein, l’équipée franco-allemande a embarqué pour une riche semaine d’activités sportives et culturelles.
Au programme : visite de la Cité Vauban, de la Collégiale et de ses horloges, orchestrée par un guide-conférencier du Patrimoine et le professeur Denis Vialette ; excursion au lac de Serre-Ponçon et visite du barrage ; randonnée au lac du Soulier ; sortie à la Meije ; journée vélo & raft ; soirée de gala avec orchestre…

 

Deux femmes, un demi-siècle d’amitié

Parmi les participants à cette semaine conviviale, deux femmes, l’une Française, l’autre Allemande, font battre le cœur du jumelage.
Sigrid Weindl (à gauche sur la photo) et Rose-Mary Fonquerne (à droite) ont fêté cette année 50 ans d’amitié. 
« Ce jumelage, c’est une part de ma vie et de mon cœur, confesse Sigrid, très émue. C’est tant de souvenirs et d’émotions. » A ses côtés, Rose-Mary, confirme et explique : « Tout est parti de Georg, le mari de Sigrid disparu il y a troisans. En 1968, il voulait assister aux Jeux Olympiques de Grenoble. Ne trouvant pas d’hébergement abordable dans la métropole iséroise, il a cherché à se loger à Briançon. Comme il était employé de la poste allemande, il a eu l’idée d’écrire une lettre au directeur de la poste de Briançon, qui lui a trouvé un logement. »
C’est ainsi que sont nées les prémices du jumelage Briançon-Roseneheim, officialisé en 1974. Les hôtes bavarois ont tellement apprécié Briançon qu’ils sont revenus d’année en année. « Je suis venue moi aussi en 1969 et lors d’une visite guidée de la Ville, j’ai rencontré Rose-Mary, se souvient Sigrid. On a tout de suite sympathisé, et nos maris aussi. » Une amitié nourrie d’échanges épistolaires.  « En 1973, j’ai écrit à Rose-Mary pour lui annoncer que j’étais enceinte. Elle m’a avoué qu’elle attendait aussi un heureux événement. » Et Rose-Mary de poursuivre : « Nos filles sont nées à 5 jours d’intervalle. On a baptisé la nôtre Sigrid et les Weindl ont appelé la leur Daniela, en clin d’œil au prénom de mon époux, Daniel. »
Liées par des flots de souvenirs et d’instants partagés, les deux femmes ont approfondi leur amitié au fil des années. « Internet a facilité nos échanges. Aujourd’hui on communique beaucoup par emails, on se raconte nos vies de grands-mères. Notre complicité se joue des barrières de la langue ».
 

 

 

Jumelage en mouvement

Le jumelage franco-allemand s'exprime au travers d'échanges scolaires -entre le lycée d'Altitude, le collège Vauban de Briançon et le Karolinengymnasium de Rosenheim-, de l'accueil annuel à Briançon de skieurs venus de Rosenheim et d’un séjour estival tous les deux ans dans l’une ou l’autre des communes.  Pour effectuer le trajet de 830 km qui les sépare, certains de nos amis allemands optent pour les mobilités douces.
Ainsi, en 2016, 15 collégiennes de Rosenheim escortées d’un guide de haute montagne et de professeurs ont fait le voyage à pied. « Votre pérégrination au long cours, à travers forêts, montagnes et vallées, symbolise avec force le lien qui unit nos deux communes », avait déclaré Gérard Fromm à leur arrivée au pont d’Asfeld.
 

En 2015 et 2017, c’est à bicyclette que le conseiller municipal allemand Franz Lukas a accompli ce périple, seul puis accompagné. « Ca a été une expérience merveilleuse, placée sous le signe de la nature et des rencontres humaines. Pour reprendre une citation de Goethe, je dirais que :  Ce n’est pas assez de faire des pas qui doivent un jour conduire au but ; chaque pas doit être en lui-même un but en même temps qu’il vous porte en avant. »
 

 

 

Le mot du président

Pour Gérard Portier, président du comité de jumelage, « l’objectif est de multiplier les échanges fraternels entre nos deux villes, et au-delà entre nos deux pays européens. En plus des voyages, nous organisons une fois par an une soirée de projection de films allemands avec le soutien de l’Eden Studio. J’en profite pour remercier la mairie, qui nous soutient aussi au quotidien, par l’octroi d’une subvention et la mise à disposition de salles et de matériel.
Le comité de jumelage facilite aussi les échanges professionnels en proposant aux jeunes des stages en entreprise en France et en Allemagne. Parmi les projets à venir, nous aimerions que la chorale de Briançon puisse rejoindre celle de Rosenheim. Quel meilleur vecteur de rapprochement des peuples que la musique ? »

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