Immeuble en péril dans la Vieille Ville

Où en est-on ? Rappel des faits

 Publiée le 29/01/2019

 

Il y a tout juste une semaine, le 18 janvier 2019, un expert mandaté par le tribunal administratif de Marseille venait constater l’état de délabrement avancé du bâtiment situé à l’angle du 4 rue du pont d’Asfeld et du 41 rue de Castres. Cette propriété privée, partiellement démolie, ouverte aux intempéries, n’accueillait aucun habitant. Seul le local du rez-de-chaussée était occupé un commerce, la librairie La Muse Gueule

Face au danger d’effondrement des structures supérieures de l’immeuble sur la librairie en contrebas, l’expert a conclu à l’existence d’un péril grave et imminent. Il a demandé l’évacuation immédiate de l’édifice.
Depuis, pour d’évidentes raisons de sécurité publique, le stationnement, la circulation piétonne et automobile sont strictement interdits dans la rue du pont d’Asfeld dans sa partie comprise entre le n°2 et le n°6. La circulation piétonne est également strictement interdite dans la rue de Castres depuis son intersection avec la rue du pont d’Asfeld sur une longueur de 20 m. La zone est barrièrée.

 

 

Et après ?

 Trois questions à Aurélie Poyau, adjointe à l’urbanisme de Briançon

 

Quand le bâtiment sera-t-il mis en sécurité ?

Au plus vite. La commune a pris ce 25 janvier 2019 un arrêté de péril qui sera notifié aux 5 copropriétaires. Ils auront 15 jours pour mettre en place les mesures conservatoires qui figurent dans le rapport d'expertise. A défaut, la mairie se substituera aux propriétaires privés pour leur compte et à leurs frais et sollicitera des entreprises spécialisées pour démolir dans les semaines à venir les pans de murs et de toits qui menacent de s’effondrer.
Le rapport d’expertise préconise qu’avant fin février 2019, un diagnostic structurel soit établi, qu’une méthodologie et un planning de démolition soient définis. Avant fin mars 2019, la démolition des ouvrages sinistrés devra être achevée. Dès que cette mise en sécurité sera accomplie, qu’il n’y aura plus aucun risque de chute de blocs, la rue rouvrira à la circulation piétonne et automobile.

N'y-a-t-il pas eu « un effet Marseille » dans cette procédure de péril ?
La tragédie de Marseille nous a tous sensibilisés au danger mortel que présentent certains immeubles délabrés. C’est indéniable. Cela dit, nous n’avons pas attendu cette catastrophe pour surveiller l’état du bâtiment concerné et alerter les propriétaires sur le risque d’écroulement de leur bâtisse. La décrépitude de cet édifice nous préoccupe depuis longtemps, c’est une longue histoire (voir ci-dessous).

Que va devenir la librairie ?
Dès décembre 2018, la police municipale a informé ses gérants d’une future procédure d’expertise par arrêté de péril. Ils n’ont d’ailleurs pas été surpris, comme ils l’ont expliqué le 9 janvier dernier dans les colonnes du Dauphiné Libéré : « Nous avions déjà conscience de ce risque et nous savions que nous ne pouvions pas pérenniser notre activité ici. Nous cherchons depuis trois ans à déménager. »  Néanmoins, la mairie a tenu à les accompagner dans cette épreuve.
Vendredi 18 janvier, quand l’expert a ordonné l’évacuation sans délai de la librairie, nous avons contacté ses locataires pour leur proposer un espace où stocker leurs livres. Mardi 22 janvier, nous leur avons également proposé la mise à disposition d’un local communal dans la Vieille Ville où poursuivre leur activité commerciale en attendant la mise en sécurité de l’édifice. Et nous leur avons conseillé de se tourner vers leurs propriétaires, seuls responsables de l’état de délabrement de l’immeuble.

 

 

Une longue histoire en quelques dates

 

> 1998 : le bâtiment à l’angle du 4 rue du pont d’Asfeld et du 41 rue de Castres fait l’objet d’un arrêté de péril. S’ensuit une phase de démolitions partielles, « exécutées de façon anarchique, sans prendre les précautions nécessaires de butonner* les ouvrages mitoyens restés en place, ni de les protéger des intempéries. (…) Ces démolitions génèrent des faiblesses importantes en termes de cohérence structurelle des ouvrages »**

> 2008 : constat de délabrement du bâtiment établi par la police municipale en date du 7 août puis envoyé au syndic gérant la copropriété.

> 2012 : nouveau constat de la police municipale suite à une chute de pierres sur la voie publique et envoi de courriers aux copropriétaires les alertant sur le danger pour les personnes et leur enjoignant de faire le nécessaire pour la sécurisation du site.

> 2013 : nouveau constat de l'état de décrépitude de la bâtisse.

> Décembre 2018 : nouveau rapport d’information de la police municipale qui constate que « le crépi se délite, que les murs sont extrêmement dégradés, que la toiture de tôle est en très mauvais état, que certaines pierres ne sont plus solidaires les unes des autres, que la partie située rue de Castres fait ventre et que des fissures sont apparentes ».

> Début janvier 2019 : envoi de courriers d’avertissement aux 5 copropriétaires leur signalant « la situation de péril (..) et le risque immédiat que l’état du bâtiment fait peser sur la sécurité publique ».

> Mi-janvier 2019 : requête en référé du maire de Briançon devant le tribunal administratif de Marseille pour demander la nomination d’un expert

> 18 janvier 2019 : rapport d’expertise concluant à l’existence d’un péril grave et imminent & notification de l’ordonnance du tribunal administratif de Marseille aux copropriétaires.

 

 * consolider
** extrait du rapport sur état de péril en date du 21 janvier 2019, rédigé par l’architecte-expert près le tribunal administratif de Marseille

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